Languor
Je suis l'Empire à la fin de la décadence,
Qui regarde passer les grands Barbares blancs
En composant des acrostiches indolents
D'un style d'or où la langueur du soleil danse.
L'âme seulette a mal au coeur d'un ennui dense.
Là-bas on dit qu'il est de longs combats sanglants.
O n'y pouvoir, étant si faible aux voeux si lents,
O n'y vouloir fleurir un peu cette existence!
O n'y vouloir, ô n'y pouvoir mourir un peu!
Ah ! tout est bu ! Bathylle, as-tu fini de rire?
Ah ! tout est bu, tout est mangé! Plus rien à dire!
Seul, un poème un peu niais qu'on jette au feu,
Seul, un esclave un peu coureur qui vous néglige,
Seul, un ennui d'on ne sait quoi qui vous afflige!
— Paul Verlaine
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Translation:
For Georges Courteline
I am the Empire in its final decadence,
A witness to the march of great, fair-haired Barbarians
As I compose clever verses in a golden style
That glitters under the languor of a warm sunlight.
My soul is heart-sick from the fog of boredom.
Beyond the distance, they report bloody battles raging on.
Powerless, I am now too feeble, too slow even to will
The last flowering of this puny existence.No, not even the desire to die a little!
Ah, the flagons are empty! Do you mock me Bathyllus?
Not a drop to drink, nor a morsel to eat! Nothing more to say!
Alone with silly verses, fit to throw into the flames,
Alone with a faithless servant who abandons you in the end,
Alone, afflicted with boredom from what, I don't know!
(Cambridge, MA, 2022)
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